INTERVIEW DE SERIGNE CHEIKH PAR AHMED BACHIR KOUNTA
QUESTION :
Cheikh Ahmed Tidiane SY Bonsoir, Nous commencerons par vous demander le rôle du chef religieux dans la société et dans le développement. Pensez-vous Cheikh Ahmed Tidiane SY que certaines féodalités religieuses qu’on constate actuellement sont conformes à l’enseignement du coran?
REPONSE
L’islam se distingue par un acte de soumission, par la soumission qui est à la fois intuitive et raisonnée de l’individu aux grands principes qui régissent ce que le Prophète a toujours appelé la société modèle, la société intermédiaire ou si vous voulez, si vous préférez une autre définition, il s’agit de l’homme, cette créature transitoire qui est considérée à la fois comme un serviteur et un ressemblant de DIEU. Cet homme qui est savant à sa manière, créateur à sa manière, organisateur à sa manière, d’où l’énormité de ses responsabilités, d’où le sens de son épreuve et d’ou cette confrontation qui le met en face de toutes les énigmes et de toutes les réalités.
Il s’agit de l’homme dont il faut déterminer l’attitude vis à vis de Dieu et vis à vis de lui même et à travers lui la société.
Ce qui signifie que face aux recommandations de l’Islam, le rôle primordial de tout bon musulman et le chef religieux compris, est de créer un climat favorable à son développement, à un développement physique, intellectuel et spirituel dont dépend en grande partie son épanouissement le coran l’a dit dans ce verset que je cite.
D’où le perpétuel éclatement des quatre en vue de céder la place à une société juste et qui selon le prophète serait en mesure de contenir et de promouvoir les dispositions à la fois intimes et agissantes sans lesquels l’existence de l’homme n’est à ses yeux qu’un accident.
La question qui se pose est celle-ci: est-il possible de jouer ce rôle si le musulman refuse de compter avec les réalités de son temps.
Le temps reste le plus fort, c’est l’expression d’une volonté à la fois savante et omnipotente, c’est ce que nous dit le prophète de l’islam, on en a parlé il y’a 11 siècles:
Cela signifie que la loi coranique n’est loi que s’il y’a des hommes capables d’en faire un ferment et un ferment permanent du progrès.
Cheikh El Hadji Malick SY s’est permis de s’adresser à nous en ces termes:
«Ne vous trompez pas sur la rigueur apparente des textes, l’esprit de ces textes exige que nous soyons en bon rapport avec ceux là même dont la culture marque de son empreinte les évènements et tous les évènements de la terre.»
Cheikh El Hadji Malick SY savait que nous appartenions tous à la culture universelle, à cette culture qui n’a d’autres héritiers que l’organisation de l’univers.
Nous vivons à une époque où tous les préjugés sont appelés à disparaître. Seul le baptême a fait du croyant victime de ses propres préjugés. Ce qui est une manière subtile d’innocenter la foi religieuse qui est foi que quand il y’a absence de préjugés, d’autant la morale du 20ième siècle tend plutôt à la commodité qu’au parti pris.
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